• Gossip Are Yours !

    (c) photo-montage par mes soins, (e)-boy. Paintbrush pour Xpress Your Zest juin 2011

     
     Madonna et les homos. Une histoire d'amour ? Certes oui. Une technique marketing ? Peut-être aussi. Toujours est-il qu'elle a depuis le tout début de sa carrière et même avant, entretenu des rapports ambigües avec les gays. Petit tour d'horizon et d'analyse.


    Au milieu des années 70 : Christopher Flynn est le professeur de danse de Madonna depuis quelques semaines et en cette fraiche soirée d'automne, elle emmène son frère Chris assister en spectateur à l'une de ses répétitions. Lorsqu'elle présdente les deux hommes, elle remarque le regard qu'ils s'échangent et comprend qu'il est gay. En le dénonçant au reste de la famille Ciccone on imagine le drame ; un outing non-maitrisé et non-désiré. Mais de quoi se mêle-t-elle ? Son frère la déteste pendant un temps et on le comprend ; ils se réconcilient dans un travail de collaboration où il sera ses yeux, ses oreilles et son premier fan, son designer, son chorégraphe, son premier critique et son punching-ball. Danseur derrière elle pour les prestations de Holiday, coatcheur pour les prochains shows à travers le monde, designeur d'intérieur pour ses maisons à L.A. ou Malibu... Le duo regroupant une superstar et son petit frère homo séduit forcément d'entrée de jeu toute une communauté minoritaire de l'époque... déjà et ce n'est que le début d'une longue et fidèle histoire d'amour, si bien que très vite Madonna devient l'icône ou plutôt The Icône ! Pas étonnant lorsqu'on sait comment se nomme le magazine officiel du fan-club.

     

    C'est depuis cette délation fratricide et familiale qu'elle se sent investie d'une mission pour la liberté de parole et de quête pour la vérité, peu importe si elle blesse quelqu'un du moment qu'elle croit faire sa B.A. S'est-elle toujours trompée concernant l'homosexualité des autres ? Cela pose la question de savoir si par esprit de transparence, toutes les vérités seraient bonnes à dire ! En tout cas la star a toujours su s'entourer de boy-toy comme elle les appellent affectueusement (?) comprenez garçons-jouets ; homme-objet ; jouets pour filles ; etc Ont étés nombreux à chaque décennie son boy-toy gay, bi ou straight gravé à la ceinture et à l'univers madonien : Nick Kamen, Nick Scotti, Vanilla Ice, Denis Rodman, Tony Ward et plus récemment Jesus Luz... Michaël Jackson ? Naan lui ce serait plutôt « jouets pour petits garçons ». D'ailleurs vous connaissiez la blague archi-gore qui consiste à dire que le corps de Jackson entièrement en plastique a été incinéré et recyclé en lego, comme çà il retournera jouer avec les mômes dans les crèches et les parcs. Bon allez on continue blague à part : Jean-Paul Gaultier, styliste avant-gardiste, bourreau de travail, homme d'affaires autodidacte, provocateur génial, gay assumé et engagé : Est-il l'homme que Madonna aurait aimée être ? En parfait provocateur de tendances, il bouscule les mentalitées, mets des cravates aux femmes et des robes aux hommes, avec Madonna comme alter-ego tout deux s'inspire de l'autre dans la création et on peut dire qu'à chacunes des nouveaux concepts lançées par Madonna, il y a un gay caché derrière si j'ose dire ! 1990/1991 l'époque « so gay » par excellence à travers le BAT et le documentaire Truth or Dare où JPG y joue un rôle primordial de sa présence et pour les costumes, c'est d'ailleurs à cette occasion où il deviendra mondialement connu grâce à ses bustier coniques pas comiques (même pour les garçons) : Madonna joue sur deux tableaux ; mettre en lumière l'homosexualité masculine sous sa forme la plus caricaturale (folles, gay pride, fêtes, sexe...) et ensuite avoir intégré un hétéro dans toute une troupe de queers, le seul hétéro de la bande. Elle s'est doublement trompée, pas étonnant qu'Oliver Crumes se sente d'abord désiré puis rejeté car sujet à tant de frustrations, on sait à quel point le gay peut être blessant et capricieux lorsqu'il n'obtient pas satisfaction de quelque sorte que ce soit. A un moment du documentaire, on voit Olie se confier à la caméra disant « qu'ils sont 5 à lui courir après » puis dans une autre scène Gabriel et deux autres danseurs se moquent de lui derrière son dos en lisant la presse à scandale où il est écrit qu'il serait le nouvel étalon sur lequel Madonna aurait jeté son dévolu. Trois ans plus tard ce sont deux de ces danseurs en période menstruelle qui attaque Madonna pour dénonciation calomnieuse, abus de confiance et pour ne pas avoir tenu ses promesses de les amener au 7e ciel de la célébrité, maigres charges mais on voit là l'étendue du caractère de Madonna que son frère, toujours le même Christopher, décrit dans son livre « ma soeur, la plus grande star du monde » : dès qu'on devient trop intime avec elle en amitié ou dans le travail, sitôt la collaboration terminée, elle tire le rideau définitivement avec la personne et ne donne plus jamais aucunes nouvelles, douloureusement ingrate ou terriblement pragmatique ?

     

    Autre exemple après Nick Scotti et Nick Kamen, dans « justify my love » elle présentait au monde son nouveau joujou, le mannequin Tony Ward qui interprête le premier rôle masculin dans la vidéo où il joue l'amant sulfureux en train de mater sa maîtresse qui embrasse une autre femme qui en fait se travestie en homme... tout cela est assez confus.

    Madonna aime plus que tout les relations complexes et ambigües : elle veut ce qu'elle ne peut pas avoir et refuse tout ce qui semble à portée de main et qu'elle arrive à ses fins elle s'amuse deux minutes et envoie tout valser pour passer à autre chose, tel une enfant qui passe d'un jouet plus sophistiqué à un autre, une enfant que la cruauté n'étouffe plus mais qui garde au fond d'elle tout enfouie au fond, une douloureuse blessure jamais cicatrisée. Ironie ou coîncidence, il aura fallu attendre Guy Ritchie-l'homophobe pour la faire pleurer à plus de 40 ans lorsqu'il a osé la critiquer sur l'éducation de ses enfants ce qui l'a renvoyée elle-même à sa propre enfance quand trop jeune elle perd sa mère. Elle cherchera toujours et encore un complément d'amour sinon chez ses collaborateurs gays (confidents, visionnaires, sensibles, éclairés, ouverts d'esprit) mais chez ses millions de fans qui achètent ses millions de disques et lui ont offert sa place au soleil au milieu des 50 personnalitées les plus puissantes de la planète. Pari réussi, papa et maman peuvent êtres fier de toi Little Nonni.

     

    Réduire les fans de Madonna au fait qu'ils sont tous gays est idiot. Il y en a beaucoup c'est vrai mais il y a également beaucoup d'hétéros, de couples mariés, de familles, des parents qui font découvrir Madonna à leurs progénitures... Les mauvaises langues disent « Madonna chanteuse à pédés » ou à la question « qu'est-ce-que tu écoutes comme musique ? Madonna ? Ah ben tu es gay alors ?? » fuck off ! Et les fans de Lady Gaga ou de Greenday sont tous hétéros peut-être hein ? Peu importe de quel bord on est, l'important c'est d'aimer et c'est le point commun de tout fans pour tout artiste dont il est le wanabee, au-delà des genres et des préférences. Ce qu'aiment les fans gays de Madonna c'est son côté « bitch » qui dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, une femme avec un intellect d'homme, qui s'assume de bout en bout, qui parle fort, qui fais des rots, dis des injures et se réjouis des « ooooohhh » de l'assistance, qui assimile Dieu, le sexe et le droit des femmes et en éprouve de la jubilation dès lors qu'une horde de fanatiques réactionnaires se dresse, qui fait preuve d'un égocentrisme sans faille et qui dans le même temps a irrémédiablement besoin d'amour et de chaleur, qui derrière le masque froid d'une femme d'affaires sans pitié se cache une petite âme fragile et tendre.

    Belle, sexy, décomplexée, toute-puissante et glamour : C'est l'icône par excellence qui a ce besoin d'être entourée par des gays, parce qu'ils ont la sensibilité, la droiture et la franchise qu'aucuns hétéros n'aura jamais, parce qu'ils ne décevront jamais les femmes, parce qu'ils sont leurs meilleurs amis, leurs confidents, parce qu'un gay est l'homme idéal qu'elles n'auront jamais pour elles et c'est bien pour cela qu'elles en éprouvent de l'attirance : un cycle sans fin, une absurdité sans solutions aucunes. Alors quoi ? Perversité, masochisme ou tout simplement à la recherche d'amour ?

     

    Les fans du monde entier voit en Madonna la femme parfaitement inaccessible, forte et fragile à la fois, femme enfant, vierge et putain, la businesswoman et la soumise, l'alpha et l'oméga, tant de contradictions dans 1,60m de pure génie géniale, éternelle, unique. Elle l'a dit à l'un de ses danseurs mais çà s'adresserait à n'importe lequel de ses fans : « la vie est injuste, tout le monde croit que je peux avoir tout ce que je veux mais toi je ne peux pas t'avoir. Tu ne devrais plus faire l'amour, tu devrais me bâtir un autel et me vénérer tout les jours. »

     

    Bon, j'ai finis mon article, je suis épuisé. Je vais m'ouvrir une bière et me coucher devant un match de foot la main dans le calbart !

     

    Franck Schweitzer.


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